Sortie au Grand-Duché de Luxembourg
Une fois n'est pas coutume, nous avons fait un très long chemin pour explorer les bois luxembourgeois. J'hésitais un peu à faire une telle route, convaincue que la proximité de la Belgique devait offrir des bois très semblables aux nôtres. Notre guide nous fit savoir quelques jours à l'avance que les champignons semblaient pousser en plus grand nombre que chez nous. C'est donc ce dernier élément qui m'a convaincue d'aller voir de l'autre côté de la frontière.
Belle journée ensoleillée, températures clémentes : tout ce qu'il faut pour une promenade réussie. Après 2 heures 30 assis dans la voiture, nous étions très demandeur d'une bonne promenade pour nous dégourdir les jambes. Nous n'avons pas tardé à nous engoufrer dans le bois.
Dès l'orée du bois, nous apercevons déjà quelques champignons. 5 minutes plus tard, nous arrivons dans le vif du sujet. Mais c'est curieux cette forte odeur d'ail que je sens. Un des membres de notre petit groupe aurait-il mangé de l'ail avant de venir et refoulerait du goulot ? J'ai reçu suffisamment d'éducation pour ne pas faire ce genre de remarque tout haut. Heureusement, car le coupable de cette odeur qui n'est pas le fruit de mon imagination s'est fait démasquer. Un champignon d'une douzaine de cm de haut au pied très grêle et chapeau fragile d'environ 3 à 4 cm est le responsable de cette odeur entêtante. Il s'agit du marasme à odeur d'ail (qui aurait cru qu'on lui donne ce nom ?). Notre guide nous explique que dans ce bois, c'est lui qui trône en très grand nombre. Ben oui, on en a vu des troupeaux un peu partout. Malheureusement, je ne peux pas vous montrer de photo car Ronald a raté les photos de ce champignon. Il faut dire aussi qu'une fois dans le bois, il y avait tant à voir qu'il n'a guère eu l'occasion de rengainer l'appareil.
Nous progressons lentement dans le bois, faisant une pose photo presque à chaque pas. Après une heure, nous trouvons le premier cèpe. Nous n'en trouverons d'ailleurs que très peu dans ce bois.
Plus loin, changement de paysage : nous nous trouvons sous pins. A cet endroit, c'est le bolet granulé qui est roi.
Dans ce même biotope, nous rencontrons aussi quelques amanites tue-mouches et un beau sparassis crépu.
Nous continuons à escalader la colline boisée pour atteindre des vestiges médiévaux. On en profite pour faire une petite halte et écouter notre guide relater ce qu'elle sait de ces ruines. Notre promenade se poursuit et nous tombons nez à nez avec une belle famille de coprins chevelus semblant faire du stop au bord du chemin. Toutes les générations y sont représentées : les veillards, les individus d'âge mûr et les derniers nés. Canaillette se pourlêche les babines devant ce tableau (c'est son champignon préféré). Il m'est d'ailleurs bien difficile de lui dire que nous les laisserons sur place. En effet, le coprin chevelu a la fâcheuse habitude de se liquéfier très rapidement (quelques heures suffisent) et ne supporteraient pas le long chemin du retour et l'attente d'être dégustés le lendemain. Il nous reste la photo.
Juste pour rigoler : devinez la position du photographe ;)
Le temps passe et il est à présent temps de redescendre de notre colline et mettre un terme à notre belle épopée. Bien sûr, pas question de faire simplement demi-tour. Et nous avons bien fait. Nous avons encore rencontré pas mal d'espèces : chanterelles en tube, des hygrophores, des mycènes, des clitocybes... Arrivés tout en bas, nous avons encore aperçu un autre champignon pas très courant en Belgique, le coprin pie. Je le trouve très joli et vous ?
Tandis que certains s'affairaient à immortaliser le coprin pie, d'autres se mirent déjà en quête d'autres espèces à photographier. Canaillette talonnait ainsi le président de notre cercle quand elle se mit presque à hurler d'effroi : "Attention, tu as failli marcher sur des trompettes"! Marrant, notre président voit des tas de choses, mais les champignons comestibles, il n'est pas rare qu'il les loupe, marchant presque dessus. Nous voilà donc distraits de notre coprin pie pour ramasser les premières trompettes de la saison.
Et pour terminer notre promenade, nous avons eu l'occasion de croiser la redoutable amanite panthère.
Le panier est bien chargé, l'appareil aussi, nous sommes fatigués. Il est temps à présent de manger une petite collation avant de reprendre le chemin de la maison.